LES JOURS VENUS DE ROMAIN GOUPIL
Dés le début, un homme la petite soixantaine reçoit divers courriers concernant sa retraite, vécue ici pour l ' ex«soixcinqtard» comme il aime à dire «céder momentanément devant un adversaire, abandonner provisoirement certaines prétentions«. Ce personnage est interprété par le réalisateur lui même, Romain Goupil puisque, ici le prétexte est l 'histoire d'un film non tourné car refusé par un acteur de renom. Nous suivons ici un homme à la recherche d'un sujet (délicieuses séquences de comédie avec sa productrice, interprétée par une Noémie Lvosky vaporeuse). Moments de comédies avec la banquière sensuelle (Valéria Bruni Tedeschi sublime) qui lui reproche non pas son compte dans le rouge, mais son abandon pour les causes humanitaires. Nous abordons par petites touches, celui qu'il a été (et qu'il est encore?) avec les questions de son fils sur son engagement de 68 ou la rencontre avec sa femme quand il a travaillé à Sarajevo en 1992 pour un documentaire. Ces images d'un pays en ruine (la grand mère regrettant le temps de Tito, la vie qui reprend avec une famille dans les barres d'immeubles ayant résisté aux bombardements) sont de véritables témoignages poignants en contradictions avec un moment immédiat qui semble plus léger (les scènes de l'assemblée des locataires). Le cœur du film c'est la fin (des espoirs, de l'engagement et de la vie). Partie Bretonne avec les vieux parents (magnifique ballade où l'on coupe du bois en hiver, dialogue prenant sur la mort entre Romain G et son vieux père). Comme désormais plus rien n'est sérieux, le film redevient l'histoire d'un film qui se tourne avec les amis (Berroyer, Despleschin et Almaric). On pense aussi aux derniers films de Cavalier et ce style qui mêle l'intime à la comédie (la création) est plutôt réjouissant.
Un film de Romain GOUPIL avec Valéria Bruni Tedeschi, Noémie Lvosky, Marina Hands
En salle le 4 Février 2015.
